David livre son impression sur son thème fétiche, les livres. Et Diane Thomas nous offre une vision sur son travail romancé, fantastique et presque cinématographique.

« Comme tous les hommes de la Bibliothèque, j'ai voyagé dans ma jeunesse. J'ai voyagé à la recherche d'un livre, peut-être le catalogue des catalogues ; maintenant que mes yeux déchiffrent à peine ce que j'écris, je me prépare à mourir à quelques lieues de l'hexagone où je suis né. »
La Bibliothèque de Babel de Jorge Luis Borges

« Les livres sont présents dans ma vie depuis aussi longtemps que je me souvienne, à la fois comme objets envahissant mon espace quotidien et comme sources d’informations et d’histoires. Ils ont un rôle stimulant pour mon imaginaire, ils m’encouragent à créer les images qu’ils décrivent sans les montrer. »

David Gista questionne ainsi notre rapport au savoir et à l’information et procède à un examen attentif de la modernité, créant un commentaire sur la vie
contemporaine.

« J’ai un sens inné pour pointer les paradoxes et les absurdités, j’ai aussi un goût prononcé pour le rire et l’irrévérence. » Il utilise depuis longtemps son sens de l'humour particulier et son point de vue amusé pour représenter les absurdités et les paradoxes de la vie moderne de manière ludique. Chacune de ses peintures captive l'imagination, l'intrigue et l'irrévérence et réalise une esthétique artistique distinctive.

« Dans la série de peintures actuelle de David Gista, l'artiste poursuit sa quête pour exprimer des dilemmes existentiels inarticulés mais profonds. Ses silhouettes silencieuses et cendrées s'attardent dans un muet isolement. Leurs épaules menaçantes et leurs visages sombres habitent anonymement dans des bibliothèques labyrinthiques. Ce sont souvent des ombres piégées dans les couloirs silencieux des bureaux bureaucratiques massifs, emprisonnés par des étagères d'informations et d'archives qui semblent s'étendre à l'infini. Comme le personnage de K dans le roman Le Procès de Franz Kafka, ces personnages sont emprisonnés par les informations dénuées de sens qui les engloutissent. En détournant de nous ses personnages et en nous exposant le dos, l'artiste accentue le mystère précisément parce que les particularités humaines ne sont pas révélées. En rendant leur dos, Gista dépeint des différences subtiles dans ses personnages et leurs dispositions, réalisant un équilibre délicat entre absence et présence. Il approfondit le mystère de ces êtres anonymes, les rendant plus universels. Ce même symbolisme existe dans le court métrage anxiogène de Samuel Beckett de 1965 intitulé FILM au cours duquel un homme étrange dissimulé dans un pardessus noir est traqué de près par la caméra. Comme dans le film de Beckett, la profondeur de la vérité chez les gens de Gista ne peut s'exprimer que par ce qui n'est pas totalement révélé et doit rester occulté. »
Diane Thomas