Christian Noorbergen, critique d'art, enseignant de philosophie et d'histoire de l’art, nous plonge dans la peinture magmatique d'Alexandra par son regard qui suit le geste de l'artiste.

« Ce qui frappe dans la peinture d'Alexandra Pozzo di Borgo, c’est son effervescence, son côté lave en fusion. C’est une peinture en fièvre, généreuse et insondable. Les personnages ne se distinguent pas totalement de l’étendue qui bouillonne, ils servent au fond de repère d’humanité, et de structure organisatrice. Ils ne se détachent pas totalement de ce monde en naissance. C’est une peinture dans lequel le chaos s’organise tout en gardant une allure première tellurique, chaotique, et vivement gestuelle.

Jome Bazar, Alexandra Pozzo di borgo


Dans cet univers-là extrêmement dynamique, qui ne tient pas en place, et comme en gestation constante, univers en train de se créer via la peinture, la tache joue un rôle majeur. Elle accidente l’étendue.

Les couleurs ne s’organisent jamais en éléments distincts refermés sur eux-mêmes. Elles fusionnent, s’interpénètrent, se bousculent, et s’affrontent. Ce qui donne une peinture vive qui ne va pas jusqu’à l’explosion absolue. Règne même une fragile retenue, comme une pudeur qui permet à la peinture de s’arrêter au bord de la fusion absolue.

Quand même l’élément d’effervescence est premier et dominant. »